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Camus and co
6 mai 2015

STEINBECK - EN UN COMBAT DOUTEUX

Roman publié en 1936 (Folio).

Extrait n°1

«  _ Vous dites que je ne crois pas en votre cause. Ce serait comme si l’on ne croyait pas à l’existence de la lune. Il a existé des communes et des communistes de tout temps ; il en existera toujours. Mais vous, vous pensez que si vous arrivez à instaurer cet état de choses, votre tâche sera terminée. Rien n’est terminé ; rien ne s’arrête, Mac. Si demain vous appliquez une idée, l’idée et le résultat subiront immédiatement une modification. Créez une « commune » modèle et il en sera de même : lentement le flux continuera son œuvre. » (p165)

Extrait n°2

«  _ Je veux voir, dit Burton. Lorsque vous vous faites au doigt une coupure et que le streptocoque pénètre dans la plaie, il y a enflure et douleur. L’enflure, c’est la résistance opposée par votre corps ; la douleur, c’est la bataille. Vous ne pouvez dire qui l’emportera, mais la blessure est le premier champ de bataille. Si les cellules perdent ce premier combat, le streptocoque pousse son invasion plus loin, envahit le bras, et c’est là que la lutte se poursuit. Mac, ces petites grèves ressemblent à une infection. Quelque chose semble s’être introduit dans le corps des grévistes : une légère fièvre. Les glandes lymphatiques mobilisent les globules blancs pour la défense de l’organisme. Je veux voir ; alors, il est tout naturel que je cherche la plaie.
_  Vous comparez la grève à une blessure ?
_ Oui. Des hommes groupés sont toujours victimes d’une sorte d’infection. Celle-ci est l’une des plus dangereuses. Je veux voir, Mac. Je veux surveiller ces hommes groupés ; ils m’apparaissent comme formant un seul individu nouveau, pas du tout comme des individus réunis. Un homme, dans un groupe, n’est pas lui-même : il est l’une des cellules d’un organisme aussi différent de lui que les cellules de votre corps sont différentes de vous. Je veux voir vivre ce groupe, l’étudier. On a dit : « les foules sont folles, on ne peut savoir ce qu’elles vont faire. » Pourquoi considère-t-on les foules comme des hommes, et non comme des foules ? Presque toujours, une foule agit raisonnablement, en tant que foule. » (p166-167)

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